Apprendre la Palestine

Il sera cette fois question d’art palestinien. De culture, d’esthétique et de libération. D’un art qui témoigne de l’attachement à un lieu, à une terre. Qui enquête sur les confins d’un héritage, honore les mémoires, s’enquiert de nouveaux horizons. Un art couvert d’une teinte bleu indigo.

Cette couleur originelle choisie par l’artiste Nasser Soumi pour dessiner les contours d’une histoire transportée entre ciel et mer, l’histoire d’une terre meurtrie et de ses habitants toujours fiers. L’artiste convoque écritures et symboles, objets et monuments. Il visite les villes et les villages de Palestine, son patrimoine et ses savoir-faire ancestraux.

Son récit, itinérant et imagé, sera le point d'entrée pour notre discussion sur l'art comme pédagogie de la libération et catalyseur d’une mémoire collective en quête de permanence.

En présence de Nasser Soumi, artiste plasticien et auteur de L'Olivier et la Palestine.

Séance du 19 octobre 2018

L’histoire de la solidarité avec la Palestine en France est intimement liée à celle de l’engagement politique des immigrés au sein de la société française, et vice-versa. Ainsi au début des années 1970, le travail de mobilisation autour de la cause palestinienne mène notamment les militants du Mouvement des travailleurs arabes à s’engager dans la lutte pour l’amélioration du sort des immigrés postcoloniaux sur le territoire français. Une cause qui n’allait alors pas encore de soi.

De la formation des Comités Palestine à la fin des années 1960 aux mobilisations contre les guerres sur la bande de Gaza des années 2010, cette histoire du soutien à la cause palestinienne en France est encore à écrire. Nous aborderons quant à nous le rôle qu’y ont joué les organisations et populations immigrés ou issues de l’immigration. Nous discuterons aussi de la place qu’occupe la Palestine dans la structuration de l'antiracisme en France.

En présence de Youssef Boussoumah, militant du Parti des Indigènes de la République.

Séance du 20 septembre 2018

La guerre de 1967 marque l’inscription durable du conflit israélo-arabe dans le paysage médiatique français. Ce qui n’était qu’un problème de politique internationale se transforme alors en problème de politique intérieure, agitant les milieux politiques, intellectuels, médiatiques, artistiques et militants.

Comment ce conflit est-il devenu une « passion française » et quelle place la Palestine occupe-t-elle aujourd’hui dans les médias hexagonaux ? Lors de cette séance, nous nous intéresserons à l’évolution du traitement par les médias français de la « question palestinienne ». Nous discuterons des résonances que peut avoir la Palestine avec d’autres questions politiques et sociales en France.

En présence d'Alain Gresh, journaliste et directeur du journal en ligne Orient XXI.

Séance du 24 mai 2018

L’aide internationale au développement est un phénomène majeur dans les territoires palestiniens occupés. Destinée à renforcer la participation des Palestiniens dans le processus de paix, elle a permis à l’Autorité palestinienne et au secteur des ONGs de s’imposer en tant qu’acteurs socio-économiques incontournables.

Lors de cette séance, nous discuterons des effets de l’aide sur la société palestinienne, et notamment de son rôle dans la gestion et dans la dépolitisation du conflit avec Israël. Nous évoquerons aussi les défis soulevés par la compression du volume de l’aide depuis quelques années, qui n’est pas sans relation avec l’accroissement des mouvements de protestation sociale et la crise de l’édifice politique palestinien.

En présence de Taher Labadi, chercheur en économie politique sur la Palestine et le Moyen-Orient.

Séance enregistrée le 26 avril 2018